L’autonomie alimentaire face au monde actuel

 

 

L’autonomie alimentaire face au monde actuel

Trois jardiniers cultivent leurs récoltes

L’autonomie alimentaire dans le monde actuel

Le monde actuel repose sur un système de consommation alimentaire fonctionnant sur des flux constants entre importation et exportation. Face à un système déviant, la relocalisation de notre alimentation n’a pourtant jamais été plus au cœur des débats. Nous tendons ainsi à remettre en cause le bien-fondé de ce système mondialisé qui accentue les inégalités alimentaires, impacte notre environnement, et pose certaines questions sanitaires. Encore plus lorsque l’on se rend compte que notre pays est parfaitement en mesure d’atteindre l’autonomie alimentaire en se reposant sur ses seules productions locales.

Qu’est-ce que l’autonomie alimentaire ?

Dans sa définition brute, l’autonomie alimentaire reflète notre capacité à générer suffisamment de revenus, issus d’une activité agricole et non-agricole, pour répondre à tous les besoins alimentaires d’une population donnée. De ce seul point de vue, notre pays a donc atteint cet objectif d’autonomie alimentaire.

Une jardinière récolte ses fruits

Toutefois, l’idée d’autonomie alimentaire ne se résume plus désormais à notre seule capacité à financer notre nourriture, quelle que soit sa provenance. Elle s’inscrit désormais dans une démarche de respect de tous les êtres vivants, et de la nature. Elle suppose donc une prise en charge individuelle, mais aussi collective, afin de permettre à tous d’accéder à une alimentation de qualité. Une démarche qui induit de facto de revoir globalement le fonctionnement mondialisé de notre système alimentaire.

Le monde actuel

Saviez-vous que la France est un grand pays agriculteur ? En effet, nous sommes capables de produire plus de nourriture que nous ne pouvons en consommer. Et pourtant, avocats du Chili, framboises portugaises et lentilles du Canada… envahissent les étales des supermarchés ! Nos systèmes d’approvisionnements sont ainsi totalement dépendants des flux mondialisés.

De fait, une grande majorité de nos productions locales sont exportées à l’international, tandis que nous-mêmes consommons les produits venants de l’extérieur. Un système qui permet à certains pays, comme la France, de nourrir amplement sa population, alors que d’autres souffrent de famine. Une situation qui concerne encore près d’un milliard de personnes dans le monde.

Camion de transport de marchandises

Pourquoi notre autonomie alimentaire dépend de la production mondiale ?

La responsabilité en reviendrait à nos régimes alimentaires très diversifiés qui ne se satisfont pas de notre seule production agricole. Une explication insuffisante, puisque grands nombres des denrées importées sont parfaitement productibles sur notre sol, en témoigne les fraises de Belgique ou les tomates d’Espagne !

Ainsi, pour des raisons en réalité purement économiques, notre société mondialisée ne laisse plus la place aux solutions locales pour nourrir sa population. Pourtant, nos besoins nutritionnels réels n’ont aucun besoin d’importer des aliments provenant du bout du monde, et l’autonomie alimentaire à l’échelle nationale, voire régionale, aurait quant à elle bien des avantages, puisqu’elle permettrait :

  • d’offrir une meilleure capacité de résistance aux secteurs urbains en cas de crise
  • d’échelle mondiale, comme une guerre ou une crise sanitaire ;
  • de limiter drastiquement les transports de marchandises et donc les émissions de gaz à
  • effet de serre ;
  • de promouvoir une alimentation plus saine et issue d’une agriculture raisonnée, voire
  • biologique ;
  • de renforcer les circuits courts profitant à l’économie locale.
Deux femmes asiatiques échangent entre elles

L’interdépendance entre mode de production et qualité nutritionnelle

Les modes de production dits conventionnels ont un impact sur notre environnement, mais aussi sur la qualité nutritionnelle de nos aliments. En effet, les études menées à travers le monde depuis 1997 (Canada, États-Unis, Royaume-Uni…) amènent toutes à la même conclusion : la concentration en nutriments dans nos aliments s’est totalement dégradée.

Le déclin des qualités nutritionnelles de nos aliments

joli panier de fruits et légumes

En un demi-siècle, l’apport en vitamines A et C, protéines, minéraux et oligo-éléments a été divisé par 2, 25, et parfois par 100 selon l’aliment observé.

En revanche, on remarque une augmentation importante des « calories vides », qui concentrent du gras et du sucre sans valeur ajoutée pour notre santé.

Les décennies de croisements visant à ne proposer que des fruits et légumes esthétiques et résistants ont ainsi réduit drastiquement leur richesse nutritive.

Les raisons de ce déclin sont ainsi nombreuses, bien que toutes soient liées à nos modes de production toujours à la recherche du meilleur rendement :

  • les sols sont plus pauvres ;
  • les végétaux sont cueillis alors qu’ils sont encore immatures ;
  • ils subissent des traitements de conservation ;
  • la croissance des plantes est forcée pour être accélérée ;
  • le nombre de variétés a été réduit pour ne conserver que les plus productives et résistantes.

L’agriculture biologique pour une alimentation plus riche

À cette tendance s’oppose l’agriculture biologique. Celle-ci offre en effet une solution efficiente pour produire des fruits et légumes offrant des qualités nutritionnelles équivalentes à celles des végétaux produits au début du XXe siècle.

Ainsi, pour conserver toutes les qualités nutritionnelles de ces produits, l’agriculture biologique doit veiller :

  • à cueillir les végétaux à maturité ;
  • ne pas user de méthodes intensives de production ;
  • à réhabiliter les variétés oubliées.
Coeur vert écrit "bio" deadans

Comment atteindre l’autonomie alimentaire ?

Dans la pratique, nous sommes de plus en plus nombreux à nous opposer à ce système mondialisé. Un mouvement de consommation locale renforcé par la crise sanitaire mondiale de ce début de décennie.

De même, si nous sollicitons globalement bien plus la production locale, nous agissons aussi à titre individuel afin de produire notre propre nourriture. Les potagers se multiplient, tant dans les jardins individuels ou partagés, que sur les balcons et les terrasses.

Assoiffés de nature, nous tentons de nous en rapprocher au maximum en cultivant et récoltant nos propres productions. Une façon de tendre à l’autonomie alimentaire en s’éloignant le plus possible du système de consommation imposé par la mondialisation.

Ainsi, cette « tendance » traduit clairement un rejet de ce dit système mondialisé, mais aussi un besoin de retour aux sources et à la nature.

Vendeuse de poisson frais sur un étal

La permaculture : une solution pour atteindre l’autonomie alimentaire ?

En 2012, deux grandes études internationales menées aux Pays-Bas et au Canada conduisaient à cette conclusion : le rendement des modes de productions biologiques est inférieur de 20 à 25 % au mode de production conventionnel.

En 2014, cet écart est revu à la baisse et ramené à 19,2 %, grâce à une étude plus complète des agronomes de l’Université de Berkeley en Californie. Mais cette étude qui aura passé au crible les données récoltées sur 35 ans dans 38 pays différents et sur 52 types de cultures, ne s’arrête pas là. En effet, Claire Kremen et son équipe d’agronomes réduisent encore cet écart à seulement :

  • 9 % lorsque les techniques de polycultures sont observées ;
  • 8 % si l’agriculteur met en place la rotation des cultures.

Une étude qui tend donc à démontrer que la permaculture est aujourd’hui la clé de notre autonomie alimentaire, tant grâce à son rendement qu’à ses qualités nutritives.

Atteindre l’autonomie alimentaire hors viande et poisson

un homme plante des graines dans la terre avec un arrosoir à côté de lui

Un être humain a en moyenne besoin d’1 kg de nourriture par jour, soit l’équivalent d’environ 555 m 2 de cultures comprenant :

  • 50 kg de céréales sur 100 m 2 de culture.
  • 50 kg d’oléagineux sur 100 m 2 de culture.
  • 200 kg de légumes sur 255 m 2 de culture.
  • 50 kg de tubercules cultivés sur 20 m 2 ;
  • 50 kg de choux cultivés sur 20 m 2 ;
  • 50 kg de légumineuses cultivées sur 200 m 2 ;
  • 50 kg d’autres légumes cultivés sur 15 m 2 ;
  • 50 kg de fruits sur 100 m 2 de culture.

Par extension, on peut estimer qu’un espace de culture de 2220 m2 est capable de nourrir entièrement une famille de 4 personnes durant toute une année. Mais attention, ces chiffres forment un simple repère théorique qui peut être l’objet de nombreux critères de flexibilité.

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